Source : Les Echos
Jean-Charles Brisard, Président du Centre d’analyse du terrorisme
Les trois mesures que l’UE doit prendre
«Nous devons avancer sur le PNR, l’échange d’informations sur les passagers entre les pays européens: c’est à l’étude au sein de l’UE depuis douze ans et ce n’est toujours pas fait. Il faut également créer au sein d’Europol une plate-forme d’échange d’informations en temps réel entre les Etats. Aujourd’hui, il y a des échanges bilatéraux mais pas collectifs. Troisièmement, il faut modifier le Code frontières Schengen, pour pouvoir effectuer des contrôles systématiques sur les ressortissants, aujourd’hui interdits. Ce sont nos propres concitoyens qui peuvent frapper en Europe. Nous avons de la traçabilité sur les étrangers qui viennent dans l’espace Schengen mais pas sur nos ressortissants. »
Le financement de l’Etat Islamique
« Nous estimons la fortune théorique de Daech – réserves de pétrole, de gaz naturel, de phosphates –à plus de 2.400 milliards de dollars. Ce pétrole est vendu au puits à des intermédiaires, et il se retrouve enSyrie, pour alimenter le régime et les groupes rebelles, en Turquie, en Irak. Nous n’avons pas d’éléments attestant de compagnies pétrolières occidentales faisant du business avec ce pétrole, mais nous ne pouvons pas l’exclure totalement. »
Les conséquences des frappes de la coalition
«Elles ont endommagé les capacités de transport, de stockage et de raffinage de l’EI. Les revenus pétroliers sont passés de 1 milliard l’an dernier à 600 millions de dollars cette année. Cette baisse a été compensée par une augmentation des impôts, extorsion que pratique abondamment l’EI. »
Les Echos, 23 novembre 2015, interview réalisée par Pascal Pogam
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