Source : TF1
ÉCLAIRAGE. Au soir du 14-juillet, plus de 80 personnes ont été tuées sur la Promenade des Anglais à Nice après avoir été fauchées par un camion. Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, elle se rapproche des modes opératoires prônés par Daech depuis deux ans.
84 personnes au moins sont mortes après avoir été fauchées par un camion sur la Promenade des Anglais jeudi soir, lors du traditionnel feu d’artifice du 14-juillet à Nice. Pour le moment, aucune revendication n’est connue. Et s’il faut rester encore très prudent, cette “attaque terroriste”, comme elle a été rapidement qualifiée par la préfecture des Alpes-Maritimes, ressemble fortement aux modes opératoires que prône Daech depuis 2014.
Eclairages pour MYTF1News avec Jean-Charles Brisard, président du Centre d’Analyse du Terrorisme.
Il n’y a encore eu aucune revendication, mais que pensez-vous de l’utilisation d’un camion dans une telle attaque ?
“D’abord il faut rester extrêmement prudent. Ce sont des modes opératoires qui évoluent sans cesse. C’est le même schéma qui est prôné depuis 2014 par l’Etat Islamique, son porte-parole et des dizaines de jihadistes français. L’utilisation de camions pour écraser les passants, c’est assez classique. A cette échelle, il n’y a jamais eu de telle attaque en France, mais on a déjà eu le cas dans le passé en 2014 au Canada où un homme avait foncé sur trois militaires (l’autre avait eu lieu en 2013 en Grande-Bretagne ndlr). Le but est de toucher des endroits très peuplés et faire le maximum de dégâts.”
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Le choix de Nice, un autre symbole ?
“On vise d’autres lieux. L’objectif est de commettre des attentats de masse avec des moyens rudimentaires. Le choix de Nice n’est pas non plus dû au hasard. Un précédent avait déjà visé le Carnaval de Nice en 2014. A l’époque, Ibrahim Boudina, un jeune Franco-Algérien, avait été arrêté alors qu’il avait envisagé un attentat explosif tout juste à son retour de Syrie.”
Un carnage avait donc été évité de peu à l’époque.
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Pour l’instant, l’homme semble avoir agi seul. Cela dénote aussi des attentats de Paris en novembre ?
“Là aussi il faut rester très prudent, l’enquête nous dira si l’homme a agi seul ou faisait partie d’une cellule organisée. Les éléments sont contradictoires jusqu’à présent, on ne sait pas grand-chose sur les individus et les éléments logistiques. Depuis les attentats de novembre et ceux de Bruxelles, on est désormais confronté à deux types d’attentats : l’attentat inspiré, très peu préparé, et geste d’une personne isolée ; mais aussi la menace dite “structurée”.
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Dans ce dernier cas, on est sur un attentat plus élaboré, planifié en amont (comme cela a pu être le cas lors des attentats du 13-novembre à Paris). L’attaque de jeudi soir à Nice penche plus vers un attentat “inspiré” ou du moins isolé, préparé par une microcellule, mais il est encore trop tôt pour le dire.”
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Peut-on savoir quand la France sera à nouveau frappée ?
“Les individus qui planifient les attaques et qui frappent le font essentiellement de manière opportuniste. Ils ont aussi des cibles privilégiées. On sait que l’Euro était particulièrement ciblé comme site “possible” et “sensible”. Il était un symbole et un lieu de rassemblement. Le fait de le commettre à Nice touche aussi d’autres symboles : la Promenade des Anglais, la fête nationale, etc. Et c’est inattendu”
.
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Même s’il ne fait guère de doutes que l’attaque tend vers des desseins terroristes, aucun élément encore ne permet d’étayer quelconque lien avec Daech. Récemment, le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, s’était dit “persuadé” que Daech évoluait vers de nouveaux modes opératoires, comme l’utilisation de véhicules piégés et d’engins explosifs. La menace semblait donc bien réelle…
“D’abord il faut rester extrêmement prudent. Ce sont des modes opératoires qui évoluent sans cesse. C’est le même schéma qui est prôné depuis 2014 par l’Etat Islamique, son porte-parole et des dizaines de jihadistes français. L’utilisation de camions pour écraser les passants, c’est assez classique. A cette échelle, il n’y a jamais eu de telle attaque en France, mais on a déjà eu le cas dans le passé en 2014 au Canada où un homme avait foncé sur trois militaires (l’autre avait eu lieu en 2013 en Grande-Bretagne ndlr). Le but est de toucher des endroits très peuplés et faire le maximum de dégâts.”
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Le choix de Nice, un autre symbole ?
“On vise d’autres lieux. L’objectif est de commettre des attentats de masse avec des moyens rudimentaires. Le choix de Nice n’est pas non plus dû au hasard. Un précédent avait déjà visé le Carnaval de Nice en 2014. A l’époque, Ibrahim Boudina, un jeune Franco-Algérien, avait été arrêté alors qu’il avait envisagé un attentat explosif tout juste à son retour de Syrie.”
Un carnage avait donc été évité de peu à l’époque.
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Pour l’instant, l’homme semble avoir agi seul. Cela dénote aussi des attentats de Paris en novembre ?
“Là aussi il faut rester très prudent, l’enquête nous dira si l’homme a agi seul ou faisait partie d’une cellule organisée. Les éléments sont contradictoires jusqu’à présent, on ne sait pas grand-chose sur les individus et les éléments logistiques. Depuis les attentats de novembre et ceux de Bruxelles, on est désormais confronté à deux types d’attentats : l’attentat inspiré, très peu préparé, et geste d’une personne isolée ; mais aussi la menace dite “structurée”.
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Dans ce dernier cas, on est sur un attentat plus élaboré, planifié en amont (comme cela a pu être le cas lors des attentats du 13-novembre à Paris). L’attaque de jeudi soir à Nice penche plus vers un attentat “inspiré” ou du moins isolé, préparé par une microcellule, mais il est encore trop tôt pour le dire.”
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Peut-on savoir quand la France sera à nouveau frappée ?
“Les individus qui planifient les attaques et qui frappent le font essentiellement de manière opportuniste. Ils ont aussi des cibles privilégiées. On sait que l’Euro était particulièrement ciblé comme site “possible” et “sensible”. Il était un symbole et un lieu de rassemblement. Le fait de le commettre à Nice touche aussi d’autres symboles : la Promenade des Anglais, la fête nationale, etc. Et c’est inattendu”
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Même s’il ne fait guère de doutes que l’attaque tend vers des desseins terroristes, aucun élément encore ne permet d’étayer quelconque lien avec Daech. Récemment, le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, s’était dit “persuadé” que Daech évoluait vers de nouveaux modes opératoires, comme l’utilisation de véhicules piégés et d’engins explosifs. La menace semblait donc bien réelle…
Edité par Xavier Martinage, le 15 Juillet 2016
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